LES SEMELLES ORTHOPEDIQUES CONTROVERSEES
LES SEMELLES ORTHOPEDIQUES CONTROVERSEES
Des scientifiques émettent des doutes sur l'intérêt pour le coureur à pied
Les semelles orthopédiques font recette auprès des coureurs. Ceci, parce qu’elles permettraient de corriger un déséquilibre biomécanique. Donc, d’éviter des blessures. Pourtant, qu’elles soient manufacturées et vendues dans les magasins spécialisés, ou conçues sur mesure par un orthopédiste, ou un podologue, des études à leur propos les remettent en question et sèment la confusion.
Des enseignants en biomécanique dans diverses universités de médecine aux Etats-Unis et au Canada travaillent depuis 30 ans sur les effets de ces semelles sur la foulée, les articulations et le rendement musculaire, pour parvenir à la conclusion suivante : Si en les utilisant des coureurs perçoivent des progrès et se sentent mieux, ces scientifiques ne comprennent pas pourquoi.
Au départ, ces semelles n’avaient pas été créées pour des athlètes en bonne santé, mais étaient destinées à favoriser entre autres pathologies, le redressement de scolioses. En tous cas, elles ne jouent pas véritablement sur le mouvement d’ensemble du squelette durant l’effort. En fait, dans le domaine sportif l’orthopédie demeure une science en devenir. Prenons l’exemple de la pronation. En dépit de semelles, nul ne peut prévoir comment le pied va réagir. Au niveau du déroulement du pied, certains coureurs seront encore plus en pronateur, quand d’autres finiront par se comporter en supinateur.
Dès lors fabriquer des semelles se révèle compliqué. Un athlète pronateur de haut niveau a consulté 5 orthopédistes réputés. Tous ont mis au point des semelles différentes. Il les a essayées 3 jours de suite à l’occasion de sorties de 10 km. Seules deux des 5 semelles lui ont convenu. Toutefois un paradoxe a été constaté : ces deux semelles adéquates ne présentaient aucune similitude.
Par contre, pour une action similaire il a été constaté que les semelles orthopédiques généraient une augmentation de 50% du travail musculaire et du stress articulaire. Comme quoi à long terme, une correction orthopédique peut conduire à une réduction de la force musculaire.
Enfin, selon la plupart des professeurs de biomécanique, les études portant sur ces semelles avec pour corolaire la prévention de blessures, manquent de rigueur scientifique. Aucun essai n’a lieu en double aveugle, ou il n’est pas tenu compte des gens qui abandonnent l’expérience avant son terme, alors que ces derniers ont sans doute arrêté, parce que cela ne leur convenait pas.
De la sorte, des études présentant de telles erreurs de méthodologie amplifient les aspects positifs de ces semelles et lorsqu’il est indiqué qu’une semelle empêchera à titre préventif, ou concourra à favoriser la consolidation d’une tendinite de l’aponévrose plantaire, ou d’une fracture de fatigue du tibia, comment avoir confiance ?
Christophe Rochotte : d'après une enquête publiée dans le New York Times*
Article parru dans runinlive il me parrait important de le préciser!
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 9 autres membres